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Programme du séminaire des doctorants du Clersé 2012-2013

« L’administration de la preuve en sciences sociales »

Le séminaire des doctorants du Clersé va reprendre son activité en 2012-2013 autour d’une thématique qui, nous l’espérons, intéressera le plus grand nombre, aussi bien chez les doctorants et jeunes docteurs économistes que chez les sociologues. Le thème choisi cette année est l’administration de la preuve en sciences sociales. Le séminaire se déroulera de décembre à avril, au rythme d’une séance mensuelle de deux heures, le lundi de 17h à 19h. Il est possible qu’une séance supplémentaire soit ajoutée au mois de mai, mais rien n’est encore certain. Nous espérons vous voir nombreux !

  • Séance 1

Lundi 17 décembre 2012 (salle 213 bât. SH2)

Les modèles multi-agents, un outil d’administration de la preuve en sciences sociales, Benoît Desmarchelier (docteur en économie, Clersé)

Selon certains auteurs (par exemple, Epstein et Axtell, Growing Artificial Societies, 1996), les modèles multi-agents révolutionnent la façon dont on explique les phénomènes en sciences sociales (économie, sociologie, ethnologie, histoire, géographie…). L’objet de cette présentation sera d’expliquer ce qu’est un système multi-agents et de montrer comment un tel outil peut permettre de prouver une idée, d’expliquer des phénomènes observés et de mener des études prospectives dans tous les domaines d’études des sciences sociales. La présentation sera illustrée par de nombreux exemples de modèles relevant de l’économie, de la sociologie, de l’ethnologie et de l’épidémiologie.

  • Séance 2

Lundi 21 janvier 2013 (salle 213 bât. SH2)

L’économétrie, un outil courant pour valider une théorie en économie, Thomas Delclite (doctorant en économie, Clersé)

L’économétrie est un outil courant pour valider une théorie en économie. Ici, le but sera justement de revenir sur comment l’économétrie “prouve” et valide une théorie. Je présenterai quelques textes et méthodologies initiales de l’économétrie et de la méthode des moindres carrés, son utilisation et son intérêt. Je présenterai ensuite les techniques plus ou moins récentes sur la justification des modèles et la robustesse des résultats obtenus.

  • Séance 3

Lundi 11 février (salle 213 bât. SH2)

Enquêter par induction : l’approche multi-méthodes. Retour sur une recherche doctorale sur la cause des étrangers à Lille, Mathilde Pette (docteur en sociologie, Clersé)

Dans le cadre de notre thèse de doctorat de sociologie, nous avons pris comme objet les associations et les militants de la cause des étrangers dans le nord de la France. Envisagée au départ de la recherche à travers des observations et des entretiens, l’enquête ethnographique nous a amenée à multiplier les méthodes de recherche et à engager un travail sur archives ainsi qu’un volet statistique auprès de la population étudiée. La découverte du terrain, l’accès aux sources et les réflexions en cours ont ainsi « travaillé » la méthode employée. En retour, la nature des matériaux récoltés a influé sur la construction de l’objet et les résultats de l’enquête. Il s’agira de saisir comment s’est déroulée l’enquête par induction et comment les matériaux de différentes natures ont été utilisés simultanément lors de la rédaction de la thèse pour multiplier les outils de démonstration de la preuve.

  • Séance 4

Lundi 25 mars (salle 213 bât. SH2)

Nominalisme et socio-histoire. Les apports de Michel Foucault pour l’économie et la sociologie, Irène Berthonnet et Pierre Brasseur (doctorants en économie et en sociologie, Clersé)

L’objet de la séance sera de s’intéresser à la méthode de Foucault pour les sciences sociales, particulièrement autour de sa manière de mobiliser l’histoire. On étudiera l’approche méthodologique de la socio-histoire, ainsi que la démarche nominaliste, consistant à appréhender les objets des sciences sociales non comme des concepts ayant un sens et une définition intrinsèque, mais en s’intéressant au traitement de l’objet par les acteurs sociaux.

  • Séance 5

Lundi 29 avril (salle 213 bât. SH2)

Temps, travail et domination sociale. Autour de l’opérationnalité de l’approche de Moishe Postone, Aurélien Casta (docteur en sociologie, IDHE-Nanterre)

Temps, travail et domination sociale de Moishe Postone, traduit en français en 2009, systématise une relecture radicale du marxisme traditionnel. Pour l’auteur, le travail constitue en effet moins le point de vue de la critique que l’objet même de la critique. Ce faisant, il propose de resituer le capital comme un rapport social où le travail joue le rôle d’une médiation sociale socio-historiquement située. M. Postone fonde notamment sa relecture sur une analyse approfondie des passages de l’œuvre de Marx où sont évoquées les relations entre le travail concret et le travail abstrait, la valeur d’usage et la valeur d’échange, le temps abstrait et le temps historique. Cette relecture conduit l’auteur à penser la relation dialectique entre le travail et le temps au cœur de la reconstitution et de la transformation des dynamiques de l’accumulation du capital et lui permet de formuler des pistes de réflexion en vue de dépasser ce rapport social. Si cette relecture est stimulante et loin d’être sans enjeux, elle pose plusieurs questions relatives à l’opérationnalité d’une telle réflexion et aux éléments de preuve qui pourraient étayer un tel propos. Après avoir présenté le travail, on propose d’exposer de façon détaillée une ou deux de ces questions.

Coordinateurs : Clément Bert-Erboul et Jean Finez (doctorants en sociologie, Clersé)

Contact : seminairedoctorants.clerse@gmail.com

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